Ces croisements ont été intéressants car les jeunes m’ont apporté leurs propositions, leur imagination, que j’ai mis au service de mon expérience créative en matière de composition d’images et de sons. Il y avait donc un travail intérieur de leur part, une extériorisation formalisée par le médium vidéo, un travail à la fois personnel et d’échange, rendu collectif par la diffusion à l’ensemble de la classe de leurs portraits individuels. 

Ce qui m’a particulièrement marqué au contact des élèves, c’est la capacité qu’ont eu certain(e)s à se saisir de cette forme particulière de l’autoportrait pour se livrer via le récit, la fiction ou l’autofiction. Beaucoup d’entre eux/elles ont cherché l’originalité (de la forme et/ou du fond). Je pense que nombre de portraits sont représentatifs de cette diversité. Parfois, j’ai été particulièrement ému de la profondeur simple de certains textes d’élèves qui cherchaient à exprimer des choses qu’il ne pouvait pas dire ou formaliser au quotidien.

Je qualifierai ce que j’ai proposé sur cette résidence de travail de création pure. À l’instar de l’artiste ou de l’auteur, il y a dans l’autoportrait une vraie démarche de compréhension de soi qui passe ensuite par la représentation ; un jeu aussi entre le réel et la fiction, des manières de se dévoiler ou de se voiler, un aller-retour entre soi-même et le monde. Et puis enfin, j’ai tenté de proposer une approche sensible et construite, pour montrer à tous ces jeunes que la création était un chemin entre la sincérité du cœur et la composition de l’esprit. »

                                                                                                                                                                                                                                                             Max René